Osons Auzon !

Petite cité de caractère

A quelques lieues à peine du Clos des Campanules, ne manquez pas d’aller visiter Auzon, magnifique village classé « Petite cité de caractère ». Juchée sur un éperon rocheux, dominant la vallée de l’Auzon et du Gaudarel, cette ancienne « Bonne ville » d’Auvergne regorge de vestiges médiévaux. De plus, elle offre, au détour de ses ruelles pittoresques et de ses jardins suspendus, des points de vue tout à fait remarquables.

Une ville chargée d’histoire

Le nom d’Auzon remonte à la période préceltique, mais malgré une épitaphe gallo-romaine gravée dans le mur de la collégiale, et l’existence du célèbre coffret d’Auzon – reliquaire en os de baleine fabriqué en Northumbrie autour de l’an 700, et conservé aujourd’hui au British Museum – rien n’atteste que la cité altiligérienne ait été habitée avant le Xe siècle. La famille féodale des Bompar d’Auzon, qui partage une co-seigneurie avec les comtes d’Auvergne, règne alors sur la cité pendant trois siècles. Elle est à l’origine du premier château défensif, et surtout de l’église Saint-Laurent, superbe collégiale bénédictine d’architecture romane classée aux monuments historiques.

Une “Bonne ville”

Après la confiscation par Philippe Auguste d’une grande partie des biens du comté d’Auvergne, Auzon passe dans le domaine royal. Le village se dote alors d’un nouveau château, le château Bourbon. Il acquiert le statut de « Bonne ville », avec sa propre municipalité et sa propre milice. La cité connaît alors un développement commercial et culturel qui, bien qu’un temps freiné par les violences de la guerre, se poursuit au fil des siècles. Plusieurs familles seigneuriales se succèdent. Les Montmorin, qui rachètent le château Bourbon et les terres royales, faisant perdre à la cité son titre de ville royale. Puis les Polignac construisent le monastère de Notre-Dame-de-Bourbon d’Auzon, un couvent de bénédictines connu aujourd’hui sous le nom de Sainte-Marie de la Bénédiction, sur l’emplacement du château.

La légende du cochon d’Auzon

Parcourez le chemin de ronde qui cerne le château et la collégiale. En flanant dans les ruelles pleines de charme à l’ombre des bâtisses de pierre blonde, voire en passant le Brugelet, ancienne porte de la ville, il se trouvera bien une bonne âme pour vous conter l’histoire du fameux cochon… Pendant la guerre de Cent ans, la prospérité de la bourgade était si grande que les Anglais vinrent y mettre le siège, persuadés que la famine finirait par avoir raison de la résistance farouche des habitants. Quand il ne resta plus qu’un cochon et quelques sacs de seigle, les Auzonnais engraissèrent le verrat et le lâchèrent hors des murs. Devient cet animal si gras et bien portant, les anglais, persuadés que le bourg disposait encore de solides réserves de nourriture, et fort dépités, levèrent le siège sur le champ !

Outre les monuments historiques et les circuits à thèmes, Auzon abrite également un écomusée et, plus surprenant, un musée de… la Vespa ! Et s’il vous reste un peu de temps, pensez à vous arrêter à la Distillerie De Saint-Hilaire, à Chappes, pour acquérir quelques huiles essentielles bio, produites à partir d’essences locales.

Auteur : Marie-Caroline Abramovitch