Traquer l’imperceptible

Détail plafond - hotel du Doyenné

A partir du Clos des Campanules, si proche, Mademoiselle L. aime flâner dans le cœur historique de Brioude, à la recherche du détail, de l’intime niché, çà et là, au cœur de la cité. Témoins du riche passé de la ville, ils sont aussi d’infimes traces de poésie. N’hésitez plus et suivez-la !

Errances

Passage de la Ganivelle : sur les vestiges de cette ancienne porte claustrale, au-dessus de votre tête, Mandrin, bandit de grands chemins, brandit son sabre. Ne craignez rien et avancez. Sur votre gauche, trois fenêtres à meneaux, en pierre claire, se détachent sur le mur orangé. Vous poursuivez à droite, et arrivez place aux Herbes, le cœur historique de la cité qui abrite quelques-unes des anciennes maisons du Chapitre.

Tête en l’air

Si vous levez le nez, au-dessus de la Galerie d’Art Besançon, peut-être apercevrez-vous le beau plafond peint du premier étage, à moins que votre œil ne soit attiré par la maison à encorbellement (XVe) qui vous fait face. Sur son seuil, parmi les galets, remarquez la marguerite, cadeau des artistes qui ont rénové le pavement à Michel Léger, aquarelliste. Passez devant ce charmant salon de thé. Au fond de la ruelle, sur votre droite, une tour, porte de la vieille enceinte, percée d’une belle fenêtre à meneaux vous appelle. Dirigez-vous à gauche et descendez sur quelques mètres.

Incontournable

Vous êtes à présent devant l’Hôtel du Doyenné, magnifiquement restauré, siège d’importantes expositions en été. Il a abrité en ses murs, les chefs d’œuvres d’artistes majeurs : Chagall, Miró, et attend ceux de Nicolas De Staël en 2021. Son plafond armorié du XIe siècle est exceptionnel. Il mérite un article à lui seul. Admirez la légèreté des ferronneries de ses balcons. En tournant à gauche encore, vous longerez la Halle aux Grains et vous retrouverez de nouveau près de la basilique.

Un peu d’exercice

Grimpez au dernier étage de l’espace Notre Dame, siège de l’Office de Tourisme. La vue panoramique sur la basilique est à couper le souffle. Sur la place Grégoire de Tours, les larges pierres sombres marquent l’emplacement des sarcophages mis à jour, il y a peu. Remarquez aussi la maison située au numéro 4 de la place, la Grande Recette du Chapitre. C’est actuellement l’école Sainte Thérèse. Ici, les façades sont imposantes, les intérieurs furent luxueux, les traces du passé nombreuses. Régalez-vous !

Détails cachés

Toujours dans le cœur historique, vous arrivez rue Pascal. Si vous êtes audacieux, approchez- vous. Au numéro 4, vous découvrirez, caché un beau jardin intérieur, havre de paix insoupçonné au beau milieu de la cité. Remontez sur votre gauche, au numéro 8 de ce bel hôtel, une cour, une voûte en pierre, une loggia en bois. Le long de l’escalier, se cache une danse macabre. Elle est là, invisible aux regards mais bien présente.
La rue Séguret file à votre droite. Levez les yeux, au numéro 10, quatre gargouilles provenant d’une ancienne église vous attendent.

Et plus encore…

Revenez sur la place du Pointel. À droite, se dresse la très belle façade de l’Hôtel Gueffier de Talairat et sa porte richement sculptée (XVIIe). En remontant la rue du 4 septembre, poussez la porte du numéro 36. Dans une petite cour intérieure, vous serez accueillis par la superbe tête sculptée dans la pierre noire de Volvic qui y habite. Face à vous l’Hôtel de la Dentelle. Nous n’y entrerons pas cette fois, le bâtiment historique et la richesse de ses collections feront l’objet d’un nouvel article, mais remarquez sa façade (XVe).

Fin de partie

Et vous voilà de nouveau devant la Maison de Mandrin où vous attendent « Jean qui rit » et « Jean qui pleure ». Les avez-vous trouvés ? Vous pouvez donc vous reposer sur le charmant banc de pierre, à l’ombre des feuillages devant la vitrine du marchand de passé.

Bien à vous,
Mademoiselle L.